Lettre à Sa Sainteté le Pape François
« Laudate si »
Ce matin, dans mon jardin, une petite bande de passereaux, arrêtés par je ne sais quel évènement, me projeta dans le Prêche aux oiseaux peint par notre vénérable Giotto. L’on y voit saint François d’Assise bénir des oiseaux dans une humilité chromatique rappelant l’humus, environnement propice à l’alimentation aviaire.
Trois d’entre eux se plaisaient encore dans les airs tout en étant entraînés par ce qui semblait être une réunion silencieuse au ras du sol. Qu’attendaient-ils ? Qu’entendaient-ils ? À relire votre encyclique « Laudate si » reliée à ma réalité champêtre du moment, je compris que ce spectacle s’offrait à mes sens pour m’inviter à un retour « à l’état d’innocence » que saint François, à travers une perspective sans points de fuite, perçut à travers l’idée d’une réconciliation de toutes les créatures.
Nous vivons une période délicate, gangrénée par un consumérisme effréné et une culture de la technologie prompte à vanter les bienfaits des machines en taisant les préjudices d’une déshumanisation visible au quotidien. En France, le diktat du 100% numérique est apparu lors des confinements Covid. Aujourd’hui, c’est l’intelligence artificielle, l’IA comme l’appellent les cravacheurs d’un masochisme asservi. Elle nous est imposée avec une si grande certitude de lendemains meilleurs que l’on oublie la perfidie d’une toute petite poignée de concepteurs ultra capitalistes toujours prêts à contrôler encore plus l’esprit collectif. L’apocalypse d’une sur-individuation.
Mais ne serait-ce pas un moment privilégié qui permettrait, par les excès inconsidérés de notre société, de retrouver les chemins de la foi religieuse, de la foi qui relie toute chose ? J’avoue trouver dans ma pratique catholique un bastion contre l’hégémonie technologique.
2025. Le « Jubilé de l’Espérance » ouvre un chemin vers Jésus comme le « Jubilé Sainte Anne » éclaire une voie dans la nuit étoilée. « Pèlerins de l’espérance », c’est réfléchir notre monde et être dans l’action de le panser. « Pèlerins de l’espérance », c’est retrouver cet état d’innocence qui nous amène à imiter le Christ. « Pèlerins de l’espérance », c’est aimer.
Votre apôtre de la couleur
